Pour vous rappeler pourquoi on parle de canari jaune intensif… La couleur est présente jusqu’au bout des plumes.
Les Canaris Jaune intensif ce sont des oiseaux lumineux, très agréablex à regarder mais difficile à élever.
On n’accouple pas 2 intensifs ensemble sous peine d’avoir des oiseaux chétifs et des problèmes de plumage. Il semble que l’accouplement intensif x intensif peut générer un facteur léthal amenant la mort du jeune dans l’oeuf ou quelques jours après la naissance.
On accouple donc cet oiseau avec un jaune schimmel.
Les lipochromes jaunes figurent parmi les vedettes incontestées de toute exposition. Les séries de jaunes sont toujours des mieux représentées, la concurrence y est impitoyable. Par ailleurs, les visiteurs de l’expo s’attardent volontiers devant ces pures merveilles qui représentent, dans l’esprit des visiteurs occasionnels, l’image du “ vrai canari ”.
“Oh, mais on croyait que tous les canaris étaient jaunes ! “ Qui d’entre nous n’a pas entendu, un jour, cette remarque? Ces mêmes personnes n’imaginent pas la difficulté qui régit cette variété.
Voyons ce que le standard AOB nous dit : “ Le bec et les pattes doivent être de couleur chair. Le plumage sera court et bien serré chez les intensifs. Le double facteur jaune doit être présent. La couleur sera uniformément répartie. Aucune trace de schimmel ne doit être visible. Une certaine quantité de facteur citron ( fact. optique ) sera favorable à la couleur totale. Défauts les plus courants : couleur de fond pas assez profonde ou inégale. Traces de schimmel. Reflet ou teinte orange. Formations mélaniques dans le plumage, sur le bec, les pattes ou les ongles.
Cela pourrait donc sembler assez simple d’exposer de bons jaunes. Et pourtant …
La qualité du jaune est extrêmement variable chez nos canaris. Pour figurer au top des expositions, une foule de facteurs doivent être réunis. Les exposants qui enlogent des stams de lipochromes jaunes et qui réussissent à s’y faire régulièrement distinguer doivent disposer d’une souche de grande qualité.
Voyons les facteurs responsables de la variabilité du jaune :
1. Facteur intensif / schimmel.
Vous savez tous que le facteur intensif est responsable d’une concentration augmentée du pigment lipochromique dans la plume et qu’il freine le développement de celle-ci. Le jaune sera donc plus franc, plus vif que chez le schimmel, et de plus il arrivera jusqu’au bout des plumes. Nous ne devons absolument plus distinguer de traces de givre ( examinez le dos, la nuque, et la tête de vos sujets intensifs promis à l’exposition ).
Par ailleurs les grandes plumes ( rémiges dans les ailes et rectrices dans la queue ) devraient être d’un jaune le plus soutenu possible, et non pas blanchâtres comme on voit chez certains mauvais sujets. Ces grandes plumes repoussent plus jaunes chez les mâles, après la deuxième mue : des facteurs hormonaux interviennent alors pour accentuer l’action du facteur intensif. Les exposants de jaunes sont donc souvent tentés de plumer les ailes et la queue lors de la première mue, pour que les plumes repoussent plus jaunes. ( Note pour les débutants : ces grandes plumes sont en effet les seules à ne pas tomber lors de la première mue. ) C’est évidemment efficace, mais discutable … Enlever les plumes des ailes est en effet assez traumatisant pour nos jeunes sujets.
Le génotype schimmel s’écrira I+ / I+. L’intensif s’écrira I+ / I, tandis que le super intensif sera noté I / I ( non souhaitable car son plumage sera trop court et déficient : trous sans plumes derrière les yeux, plumes cassantes … Sa taille sera trop petite).
Pour les accouplements, le sacro saint “ intensif x schimmel “ sera le plus souvent appliqué. Veillez à choisir des schimmels légers, uniformes et répartis sur tout le manteau. Evitez les grosses écailles qui risqueront de marquer l’intensif de traces de schimmel. Opter pour la femelle schimmel devrait permettre d’obtenir davantage d’oiseaux de grosse taille. Mais les femelles intensives feront également bien l’affaire, si elles ne sont pas trop petites.
Une faible proportion d’accouplements “ intensif x intensif “ , en choisissant des oiseaux de bonne taille et porteurs de petites traces de schimmel, permettra d’obtenir davantage d’oiseaux intensifs pour l’exposition. Mais n’en abusez pas, et dites vous que 25 % des issus seront des super-intensifs qui seront le plus souvent inexposables ( Par ailleurs, vous obtiendrez 50 % d’intensifs et 25 % de schimmels ).
Au niveau du facteur intensif, disons encore qu’il subit une grande influence du sexe : seuls les mâles seront parfaitement intensifs et pourront être exposés. En effet, les femelles auront presque toujours une tonalité plus terne et des traces de schimmel. Cela joue un rôle pour les oiseaux en liberté : les mâles ont une parure plus vive pour la parade nuptiale, et les femelles sont plus ternes pour passer inaperçues lors de la couvaison.
2. Les trois variétés génétiques du jaune.
Comme je vous l’ai dit, il y a jaune et jaune. Génétiquement, on distingue 3 variétés de jaune.
¤ Le jaune paille s’écrira J+ / J+
¤ Le jaune moyen s’écrira J+ / J
¤ Le jaune citron s’écrira J / J
Le facteur muté J semble permettre au canari de fixer davantage de pigment caroténoïde dans ses plumes. Cela nous explique pourquoi on appelle ce facteur “ double facteur jaune “. Le jaune moyen et surtout le jaune paille seront plus pâles et n’auront aucune chance devant le juge. A nous dès lors de sélectionner une souche à double facteur jaune. Et là, c’est l’oeil de l’éleveur qui va jouer.
3. Facteur optique.
Ce facteur génétique agit sur la structure de la plume, pour produire un effet optique, en changeant la réflexion de la lumière. Il en résulte un jaune citron avec des reflets légèrement verdâtres. Les oiseaux à double facteur optique vous taperont dans l’oeil par un éclat, une luminescence tout-à-fait particuliers.
Le facteur optique ( aussi appelé facteur de bleu, ou facteur citron ) permettra d’éviter des jaunes à tonalité trop chaude, voire orangée. Il s’écrira B, par opposition à la forme non mutée B+. Les bonnes souches seront donc B / B.
4. Type mélanique.
Vous savez que chaque lipochrome correspond à un type mélanique : vos jaunes sont en fait, soit des noirs, soit des agates, des bruns, ou encore des isabelles. Le facteur enzyme E est muté, et par ce fait, toute mélanine est absente du plumage.
Mais, génétiquement, ils correspondent à un de ces 4 types mélaniques. Idéalement, les bons lipochromes sont soit des noirs, soit des agates. Les bruns et les isabelles auront une couleur lipo. moins pure, moins chatoyante, par manque de facteur optique. Avoir des taches noires sur vos jaunes devrait donc vous rassurer quant à la qualité de votre souche. Par contre, des taches brunes ne sont pas souhaitables.
5. Types intermédiaires jaunes / rouges.
Le facteur rouge a été introduit par hybridation avec le tarin du Vénézuéla. Ce gène permet l’assimilation et la fixation des caroténoïdes rouges que l’oiseau trouverait dans son alimentation. Les rouges sont donc des oiseaux à hérédité jaune qui ont un gène supplémentaire ( r+ ) leur permettant l’utilisation du colorant. Si un jaune est porteur de ce facteur, il présentera une tonalité orangée, en l’absence de caroténoïdes rouges alimentaires.
6. Facteurs alimentaires.
L’apport de caroténoïdes alimentaires en excès peut provoquer une tonalité trop chaude. Où les trouve-t-on ? Jaunes d’oeufs, navette et niger, maïs, verdure ( attention au cresson et aux épinards ainsi qu’à la chicorée ), carottes …, ainsi que certaines pâtées du commerce, réputées riches en colorant ( ß carotène ).
Par ailleurs, attention à l’apport accidentel de cantaxanthine à nos fonds jaunes ! D’infimes quantités suffisent !
La lutéine est à présent souvent utilisée comme colorant artificiel, durant les 40 premiers jours de vie, pour favoriser une tonalité jaune soutenue et bien citron, ainsi que pour « jaunir » les extrémités des rémiges et des rectrices.
7. Influence de l’environnement.
Chacun sait que l’intensité et la tonalité de la lumière ambiante peut faire varier la perception de la couleur d’une façon surprenante. Un même canari à fond jaune, vu dans des conditions d’éclairage différentes peut présenter des tonalités dissemblables. De plus, les humains ne perçoivent pas les couleurs de façon identique. Le travail des juges est donc bien ingrat !
Les ultra-violets en excès ternissent les pigments lipochromiques au sein même de la plume. Evitez donc d’exposer trop souvent vos sujets d’exposition à la lumière solaire, ou même aux tubes “ True-Lite “ durant la mue.
Tous ces facteurs peuvent donc faire varier la tonalité de nos jaunes presqu’à l’infini.
En dehors de la couleur, nos champions devront également séduire par la taille et la forme : tête ronde et joufflue, bec court et conique, encolure en prolongement de la ligne du dos, poitrine ronde sans excès, flancs serrés et bien remplis, queue serrée, droite et se terminant en “V”, ailes portées haut mais sans se croiser, etc…
On voit actuellement en expo des lipochromes jaunes qui n’ont rien à envier aux blancs récessifs quant à la taille et la rondeur ! Si la qualité de la couleur intensive répond à tous les critères cités plus haut, nous devons considérer ces sujets comme de véritables joyaux et féliciter chaudement leurs éleveurs.
Un “simple canari jaune” n’a vraiment rien de simple !
Historique des Canaris Jaune intensif
Dès les premières générations élevées en captivité, il est apparu des canaris jaunes. Rappelons que le canari sauvage est d’une teinte verdâtre due à la juxtaposition de deux pigments mélaniques (le noir et le brun) et d’un pigment lipochromique (le jaune). La fabrication des pigments mélaniques est sous le contrôle général d’un gène (appelé E+ = facteur enzyme). Ce gène, une fois muté (devenu E), la fabrication des pigments mélaniques est impossible, l’oiseau montre dans son plumage uniquement le pigment lipochromique. C’est ainsi que dans des nichées de canaris verts sont apparus les premiers jaunes. Cette couleur est devenue tellement populaire que l’on dit « jaune canari » et qu’à la fin du 18ème siècle le grand naturaliste Buffon lui-même s’est trompé et a cru que la couleur originelle du canari était le jaune.
C’est à partir des souches de canaris jaunes (et de canaris verts) que furent créés tous les canaris de chant, tous les canaris de posture et également beaucoup de canaris de couleur. C’est dans des nichées de jaunes qu’apparurent les canaris blancs, la mutation ivoire. C’est en croisant le Tarin rouge du Venezuela avec des jaunes que l’on a créé les premiers canaris oranges (nos rouges d’aujourd’hui).
De vieille origine, d’élevage courant, le jaune n’en est pas pour autant une couleur facile à réussir en vue des concours car il y a jaune et … jaune.
Qu’appelle t-on la catégorie chez un canari couleur ?
Le pigment lipochromique peut se déposer à différents niveaux de la plume ce qui donne ensuite un aspect tout à fait différent à l’oiseau.
- L’intensif : le pigment lipochromique se dépose jusqu’au bout de chaque plume. L’oiseau a alors une teinte très soutenue sur tout le corps. En général les canaris intensifs ont un plumage court et serré.
- Le schimmel : le pigment lipochromique ne se dépose pas jusqu’au bout de chaque plume, il y a une petite bordure externe qui reste blanchâtre. L’oiseau apparaît alors comme saupoudré de farine : on parle d’écaillage. Les canaris schimmels ont le plumage plus épais ce qui donne des oiseaux semblant un peu plus gros.
Le mosaïque : ici c’est très particulier car selon les endroits du corps la coloration des plumes est différente. Il y a des zones qu’on nomme points d’élection où les plumes sont colorées comme celles des intensifs ou schimmels et forment sur le corps des plaques jaunes. A d’autres endroits, le pigment lipochromique est refoulé vers le milieu de la plume, tout le haut est sans pigment ce qui donne sur l’oiseau des zones blanches. L’oiseau apparaît avec des zones jaunes contrastant avec des zones blanches ou presque blanches. Pour le mâle, les zones jaunes sont : un masque facial entourant le bec jusque derrière l’œil, puis les épaules, le croupion et la poitrine. Pour la femelle, on a aussi les épaules et le croupion marqués de jaune, la poitrine est un peu colorée et à la tête il y a juste un trait jaune derrière l’œil.
Dans cet article nous traiterons du jaune intensif et du schimmel. L’élevage des mosaïques étant très particulier ces oiseaux feront l’objet d’un article à part avec les mosaïques à fond rouge.
Le standard du canari jaune
Pour les jaunes intensif ou schimmel, le standard demande en premier lieu une couleur jaune soutenue identique en tous points du corps et sans reflets dorés. Au contraire une grande luminosité est souhaitée : une teinte se rapprochant d’un jaune citron soutenu.
- En intensif : le pigment jaune allant bien au bout de chaque plume on ne devra voir aucune petite trace d’écaille blanchâtre en aucun point du corps. En général seuls les mâles correspondent à cet idéal.
- En schimmel: l’écaillage blanchâtre formera de petites écailles régulièrement réparties sur tout le corps sans grosses zones trop blanches. Là encore seuls les mâles pourront correspondre à l’idéal.
En intensif comme en schimmel on devra sélectionner des sujets ayant une structure de plume fine ou demi-fine pour permettre au pigment jaune de ne pas être masqué par du givre blanc fautif.
Comment obtenir la bonne tonalité jaune ?
- Travailler la génétique du facteur jaune
Le gène responsable du pigment jaune existe sous deux formes : J (jaune soutenu) ou J+ (jaune non soutenu). Seuls les oiseaux ayant J en double (J/J) auront un jaune très soutenu. On aura donc trois gammes dans la concentration du jaune :
J/J : jaune très soutenu (oiseau d’exposition et d’élevage)
J/J+ : jaune moyen (oiseau d’élevage à la rigueur)
J+/J+ : jaune très pâle (oiseau à ne pas conserver) - Travailler la génétique du facteur bleu (facteur optique ou facteur de réfraction)
Ce gène modifie la structure de la plume et va influencer sa capacité à renvoyer la lumière ce qui modifie la perception que l’humain aura de la tonalité de la plume. Ce gène existe sous deux formes : B (facteur bleu) ou B+ (pas de facteur bleu). Seul le facteur bleu en double exemplaire donnera la luminosité nécessaire à l’oiseau. En effet quand le facteur jaune est à son maximum (J/J), l’oiseau a tellement de pigment jaune dans le plumage qu’il pourra apparaître doré. Mais si ce sujet possède le facteur bleu en double (B/B) cela va rendre ce jaune soutenu plus lumineux et moins doré. Donc il faut conjuguer à la fois le jaune soutenu et le facteur bleu. - Faire très attention à l’alimentation
Il faudra se méfier de tous les pigments qui pourraient passer de l’alimentation dans le plumage notamment les caroténoïdes.
Ainsi si un canari jaune mange des carottes (ou des œufs dont le « jaune » est légèrement orangé) cela se ressentira sur la couleur du plumage. De même il ne sert à rien de forcer la coloration jaune par des pigments naturels (salade ou autre) ou artificiels (poudre de xanthophylle jaune) car l’oiseau trouve dans sa nourriture habituelle de quoi obtenir sa coloration maximale. Une seule exception c’est éventuellement pour forcer la coloration des rémiges et rectrices. On sait que les plumes des ailes et de la queue ne sont pas changées la première année et correspondent en fait au plumage juvénile. Les rémiges et rectrices sont alors soit blanchâtres soit d’un jaune moins soutenu que le corps. Depuis quelques années des éleveurs belges et hollandais présentent des sujets ayant la même tonalité jaune profonde et soutenue depuis la tête jusqu’à la pointe de la queue : il va sans dire que cela est obtenu par apport supplémentaire de colorant jaune (xanthophylle sans doute) dans l’alimentation des jeunes au nid pour colorer les ailes et la queue mais aussi jusqu’à la fin de la mue pour donner à l’ensemble du corps la même tonalité.
Accouplements des canaris jaunes
- Règle 1 :
Toujours croiser intensif x schimmel ou schimmel x intensif.
On obtient ainsi 50% d’intensifs et 50% de schimmels dans les deux sexes. - Règle 2 :
Utiliser seulement des sujets à plumage serré.
Eliminer tous les oiseaux ayant une structure de plume large (préférer les bouts de plume arrondis plutôt que les plumes ayant le bout large et droit). - Règle 3 :
Utiliser des sujets au jaune soutenu car :
jaune soutenu x jaune soutenu donne 100% de jaune soutenu
jaune soutenu x jaune moyen donne seulement 50% de sujets à jaune soutenu
jaune moyen x jaune moyen donne seulement 25% de sujets à jaune soutenu - Règle 4 :
Utiliser des sujets avec le facteur bleu car :
double facteur bleu x double facteur bleu donne 100% de double facteur bleu
double facteur bleu x simple facteur bleu donne 50% de sujets à double facteur bleu
simple facteur bleu x simple facteur bleu donne seulement 25% de sujets à double facteur bleu.
En conjuguant les règles 3 et 4 on voit que si on utilise seulement des oiseaux à jaune moyen et à un seul facteur bleu on a très peu de chances d’obtenir un oiseau de concours : 1 sur 16.
- Les critères de choix des géniteurs :
Pour le mâle intensif ou le mâle schimmel il faut choisir des sujets le plus conforme possible au standard. Pour la femelle intensive il faut choisir des oiseaux avec un jaune très lumineux. En général les femelles sont moins soutenues que les mâles mais il est facile d’en trouver de très lumineuses. Ces femelles intensives pourront présenter de petites écailles de givre (dans le haut du dos par exemple) mais en très petite quantité. Pour la femelle schimmel le jaune devra être très citron (légers reflets verdâtres) notamment au niveau de la tête. Les écailles seront plus abondantes notamment sur le dos que chez les mâles, c’est normal, mais il est important de choisir des oiseaux très lumineux. - Remarque sur l’utilisation de sujets tachés :
Dans toutes les variétés de canaris lipochromes il apparaît de temps en temps des sujets ayant quelques plumes noires (tâte, cuisse…) ou des points noirs sur le bec ou les pattes. Ces oiseaux sont disqualifiés en concours mais on peut utiliser en reproduction certains de ces oiseaux tachés. C’est possible quand la tache est discrète et si l’oiseau a par ailleurs beaucoup d’autres qualités.
Un oiseau taché ne donnera pas forcément de descendants tachés et inversement des sujets non tachés peuvent produire beaucoup de jeunes tachés. Il n’y a pas de règle absolue.
Le canari jaune ivoire
La mutation ivoire modifie la disposition du lipochrome dans la plume ce qui donne une teinte plus pâle. Le standard demande toutefois que soit conservée la luminosité de l’oiseau. Les sujets trop ternes (et ils sont nombreux dans cette couleur) seront fortement pénalisés.
Toutes les remarques faites à propos du canari jaune sont valables ainsi que les règles à respecter pour les accouplements.
Un jaune ivoire intensif quand il est réussi est un très bel oiseau.
L’ivoire est une mutation à hérédité liée au sexe, ainsi :
- mâle ivoire x femelle ivoire
100% d’ivoires - mâle ivoire x femelle non ivoire
50% de mâles non ivoires (mais porteurs d’ivoire)
50% de femelles ivoires - mâle porteur d’ivoire x femelle ivoire
25% de mâles ivoires
25% de femelles ivoires
25% de mâles porteurs d’ivoire
25% de femelles jaunes normales - mâle non ivoire x femelle ivoire
50% de mâles porteurs d’ivoire
50% de femelles jaunes normales
Seuls les croisements 1 et 3 permettent d’obtenir des mâles ivoires qui pourront être des sujets d’exposition ; les croisements 2 et 4 permettent d’obtenir des oiseaux de travail utilisables par la suite pour des croisements de type 1 et 3.
Les canaris jaunes à yeux rouges
Il peut arriver de découvrir à la naissance dans un nid de jaunes un ou plusieurs jeunes qui ont les « yeux rouges » ce qui se voit nettement à travers la paupière. Il s’agit de cas d’isabellisme et en moins d’une semaine l’œil est devenu noir. En revanche il existe chez les jaunes comme chez les autres canaris lipochromes des sujets ayant encore l’œil rouge à l’âge adulte. Ils sont appelés lutinos. Ces oiseaux ont le même standard de beauté que les jaunes ordinaires. En France ils concourrent dans la même section mais dans d’autres pays et au championnat du monde ils ont leur propre section de concours.
En fait il existe deux types de lutinos du point de vue génétique : le jaune + ino et le jaune + satiné.
Si dans l’aspect visuel il n’y a pas de différence, dans les règles d’accouplement ce n’est pas pareil :
L’ino est à hérédité récessive :
- ino x ino
100% d’ino - ino x non ino
100% de non ino (à yeux noirs) mais porteurs d’ino - ino x porteur d’ino
50% d’ino (à yeux rouges)
50% de non ino (à yeux noirs) mais porteurs d’ino
Le satiné à hérédité liée au sexe :
- satiné x satiné
100% de satiné - mâle satiné x femelle non satiné
50% de mâles non satiné (à yeux noirs) mais porteurs de satiné
50% de femelles satinés (yeux rouges) - mâle porteur de satiné x femelle satiné
25% de mâles
25 % de femelles satinés (à yeux rouges)
25% de mâles porteurs de satinés (à yeux noirs)
25% de femelles normales (à yeux noirs) - mâle normal x femelle satiné
100% de jaunes à yeux noirs mais tous les fils sont des porteurs de satiné
S’agissant de deux types d’oiseaux différents, on ne croisera pas un lutino (ino) avec un lutino (satiné) sous peine de voir anéantir tous ses efforts.
Donc il faudra se renseigner sur l’origine génétique avant l’achat de ce type d’oiseaux.
L’élevage des lutinos offre aussi un avantage supplémentaire c’est de ne pas produire de sujets avec des taches noires disqualifiantes. En effet, l’ino comme le satiné inhibent le noir. En revanche ces oiseaux sont souvent moins prolifiques que le jaune à yeux noirs ce qui fait qu’en France on en trouve très peu.